Les zones humides
Les zones humides comprennent :
- Eaux dormantes : étangs, gravières, lacs, lagunes, mares, mouillères, carrières inondées, retenues de seuils ou barrages ;
- Eaux courantes : fleuves, rivières, ruisseaux et leurs sources, îles et îlots, méandres et bras morts encore en eau ;
- Zones inondables : ripisylves, bois marécageux, forêts alluviales ou humides, landes humides, marais, marécages, prairies alluviales ou humides, ripisylves, plaines et vallées alluviales, vasières ;
- Zones hygromorphes végétales remarquables : aulnaies, cariçaie, rizières, roselières, saulaies, tourbières acides ou alcalines, landes paratourbeuses.
Un patrimoine naturel incomparable
Les zones humides sont des écotones, espaces de transition entre la terre et l'eau, qui remplissent diverses fonctions leur conférant des valeurs biologiques, hydrologiques, économiques et sociologiques remarquables :
- Des fonctions biologiques :
Les zones humides sont des milieux de vie remarquables pour leur biodiversité. De nombreuses espèces végétales et animales y sont inféodées : en France métropolitaine, bien qu'elles ne couvrent que 3 % du territoire, elles hébergent un tiers des espèces végétales remarquables ou menacées, la moitié des espèces d'oiseaux et la totalité des espèces d'amphibiens et de poissons. Ce sont des lieux d'abri, de nourrissage et de reproduction pour de nombreuses espèces, indispensables à la reproduction des batraciens. Elles constituent des étapes migratoires, des lieux de reproduction ou d'hivernage pour de nombreuses espèces d'oiseaux aquatiques et de poissons.
- Des fonctions hydrologiques :
Les zones humides participent à la régulation du débit des cours d'eau (atténuation des crues, prévention des inondations et soutien d’étiage). Leur capacité de stocker et de restituer progressivement de grandes quantités d'eau, permet l'alimentation des nappes d'eau souterraines et superficielles. En favorisant l'épuration grâce à leur riche biocœnose, elles participent à la préservation de la qualité de l’eau
- Des fonctions économiques :
Des zones humides dépendent de nombreuses activités économiques, telles l'élevage, l'aquaculture de crustacés, de mollusques ou de poissons, la pêche ou la production d'osier, de sel ou de tourbe.
- Des fonctions sociales et culturelles :
De par leur grande qualité paysagère, les zones humides sont des lieux de détente, de découverte et de loisirs, propices à de nombreuses activités récréatives telles la navigation, la chasse ou la pêche.
Zone riparienne
Une zone riparienne est une zone plus ou moins large recouverte de végétation appelée ripisylve et longeant un cours d'eau. Cette bande est une véritable zone tampon entre le cours d'eau et les terres environnantes. La végétation hydrophile spécifique de ces zones humides porte parfois le nom de végétation riparienne. Le mot provient du latin ripa qui signifie rive, berge.
Ces zones sont très importantes d'un point de vue écologique mais aussi pour la gestion du territoire. En effet, en plus d'être un écosystème riche, ces zones jouent un rôle important contre l'érosion des sols en empêchant par filtrage les eaux de ruissellement d'embarquer les bonnes terres cultivables dans le cours d'eau. Ces zones humides peuvent être composées d'arbres ou de plantes herbacées.
Ces zones peuvent être naturelles ou artificielles. Jouant un rôle important de filtre biologique, elles protègent les cours d'eau contre les produits nocifs extérieurs (engrais) et contre une quantité trop importante de sédiments en suspension dans l'eau néfaste pour l'écosystème aquatique. Elles protègent aussi les sols extérieurs d'une érosion trop importante. La faune et la flore de ces bandes offrent de la nourriture et des abris pour la faune aquatique. Véritable piège pour les nitrates provenant généralement des engrais employés en agriculture, les zones ripariennes améliorent la qualité des eaux des rivières.
Les zones ripariennes endommagées peuvent être artificiellement restaurées par l'homme par la plantation d'une nouvelle couche végétative. Grâce à leurs propriétés, les zones ripariennes sont couramment protégées dans de nombreux pays.
Rôles
Les aspects positifs des zones ripariennes sont :
- Atténuation de l'érosion le long des rivières grâce aux racines des végétaux qui emprisonnent les terres et diminuent des effets des inondations;
- Réduction des matières en suspension dans les eaux grâce à de plus faibles turbulences dans les eaux ce qui a pour effet de bloquer les sédiments sur place et de renforcer les berges;
- Filtration biologique des polluants;
- Création d'habitats accueillant pour la faune et la flore favorisant la biodiversité;
- Création de vastes zones reliées le long des cours d'eau ce qui empêche l'isolation des populations animales.
- Irrigation améliorée des sols;
- Apport de nourriture pour la flore et la faune;
- Diminution de l'augmentation de la température des eaux grâce à l'ombre de la végétation;
- Amélioration des paysages pouvant favoriser le développement d'activités touristiques.
La flore des berges est constituée de macrophytes (jonc, laiches…) et d’arbres qui forment la ripisylve. Les cours d’eau possède des populations de poissons à cyprinidés dominants tels que le gardon, le rotengle, la carpe, l’ablette, mais aussi d’autres espèces à large répartition et notamment les carnassiers comme le brochet, le sandre, la perche ou le silure. Un prédateur, omniprésent dans toutes les zones humides, est la poule d’eau.
L’ablette et certains invertébrés aquatiques, notamment les larves de plécoptères (2000 espèces recensées au monde, très sensibles au taux d'oxygène dissous dans l'eau), sont de bons (bio)indicateurs de la qualité des eaux : leur sensibilité aux perturbations et pollutions permet d’indiquer, de part leur présence, que l’eau est de bonne qualité.
La migration des passereaux et notamment des fauvettes, des gobemouches et du Rouge-queue à front blanc (Phoenicurus phoenicurus ) est favorisée par les boisements alluviaux. Ces espèces pratiquent une migration dite « rampante ». Elles l’effectuent non pas en vol direct, mais en passant d’un buisson à l’autre d’où l’intérêt des boisements continus bordant les rivières.
Des fonds de vallée à l'équilibre fragile
Le cours d'eau est un lieu de vie et un milieu dynamique qui évolue dans le temps et dans l'espace. Le lit mineur et le lit majeur y sont en complète interdépendance.
Le lit majeur des cours d'eau et ses zones humides est bien souvent caractérisé par des prairies inondables. Celles-ci jouent un rôle dans l'expansion des crues. De nombreuses zones humides jalonnent les fonds de vallée. Véritables éponges, qui restituent de l'eau progressivement en étiage, elles sont aussi le support d'une faune et d'une flore diversifiées. La reproduction de certaines espèces comme le brochet va dépendre du bon état de ces zones et de leur capacité à être inondées suffisamment longtemps.
Les menaces et dégradations des fonds de vallée et de leurs zones humides sont souvent liées à des problèmes d'aménagement du territoire : curage, recalibrage, comblement de zones humides, drainage, urbanisation, imperméabilisation des sols, déconnexion des écosystèmes par arrachage des haies ou déviation de cours d'eau, comblement de fossé ou busage. Les zones humides sont alors déconnectées du cours d'eau et ne peuvent plus jouer leur rôle de filtre, d'éponge et de support de biodiversité.
Il est aussi parfois nécessaire de restaurer les connexions de certaines zones humides par la remise en fonction de bras morts, de fossés.
Des zones humides peuvent être recréées afin de réaliser des zones humides « tampons » jouant un rôle de filtre. L'objectif est de collecter les eaux de ruissellement de petits bassins versants pour faciliter l'autoépuration en amont du cours d'eau et de limiter les variations brutales d'arrivées d'eau souillées provenant des bassins versants agricoles drainés ou remembrés.
Certaines zones humides, prairies ou bras morts, qui ont perdu leur dynamique de submersion en période de hautes eaux peuvent faire l'objet d'aménagements doux afin d'offrir au brochet un lieu de reproduction adapté à ses exigences.
Mieux connaître les zones humides, pour mieux les préserver.
Une grande valeur économique
Les services écosystémiques rendus par les zones humides sont très importants.
À titre d'exemple d'évaluation financière, pour la France, selon un rapport du CGDD de 2010, si 20.000 ha de zones humides disparaissaient en France, les pertes de fonctions et bénéfices seraient de 18,1 à 62,6 M€/an soit, de 405 et 1 400 M€ en actualisant sur 50 ans, à comparer au coût d'acquisition et d'entretien de ces 20 000 ha (200 à 300 M€ sur 50 ans). L'acquisition foncière de 20 000 ha de zones humides est prévue par la loi Grenelle II, suite au Grenelle de l'Environnement de 2007. Un appel à candidatures est prévu en 2011 pour un futur parc national de zones humides promis par le Grenelle. « Les territoires candidats devront identifier des zones humides permettant la création d’un cœur significatif de plus de 10 000 hectares, présentant un intérêt patrimonial important et ayant conservés une fonctionnalité naturelle ».
Selon l'étude du CGDD, les avantage d'une zone humide sont :
- les services de production correspondant aux produits obtenus directement de l'écosystème (bois, énergies, eau douce, nourriture, ressources biochimiques…)
- les services de régulation obtenus à partir des processus de régulation naturelle (régulation de l'eau, purification de l'eau, maintien de la qualité de l'air, traitement des déchets, contrôle de l'érosion…)
- les services culturelles dont peuvent jouir la populations
- les services de soutien nécessaire à la production de tous les autres services.
Selon le bilan de l'étude, pour une zone humide la valeur moyenne des biens et services des zones humides est comprise entre 2.400 et 4 400 euros l'hectare.
A titre d'exemple, une étude sur l'incidence des zones humides sur des exploitations agricoles du Limousin a montré que sur le plateau de Millevaches (sur 318 000 ha en parc naturel régional, 16000 ha sont en zones humides ; soit près de 5% du territoire), bien que souvent perçues comme contrainte, le bilan économique global d'une exploitation très riche en zones humides pouvait être significativement supérieur à celui d'une exploitation de taille comparable hors zones-humides ; « L'exploitant qui utilise des zones humides dégage un excédent brut d’exploitation (EBE) supérieur (50 000 euros) à celui qui n’en possède pas (38 000 euros) et dont les charges opérationnelles sont élevées ».
La flore et la végétation des marais et des eaux douces
Pour le promeneur curieux et observateur mais ignorant tout de la botanique. Il n'est pas toujours facile de se plonger dans une flore complète de notre pays.
Par définition, l'eau est le facteur écologique qui agit de manière déterminante sur la végétation de ces milieux. Une vitesse élevée du courant élimine les espèces flottantes et réduit les possibilités de développement des espèces enracinées.
La profondeur de l'eau détermine la répartition des plantes aquatiques en trois grands types: les
Les hydrophytes: Elles colonises les parties les plus profondes des milieux aquatiques, elles sont soit enracinées au fond de l'eau comme le nénuphar,soit librement flottantes comme les lentilles d'eau. Elles contribue à l'oxygénation de l'eau, indispensables à la vie, elles permettent la respiration de la faune à branchies et contribue à la vie des bactéries aérobies.
Exemples de plantes oxygénantes : potamot, élodée, crassette d’eau, eau étoilée, myriophylle aquatique, renoncule aquatique…
Les hélophytes: Ce sont des plantes qui ont les pieds dans l'eau pendant une grande partie de l'année. Elles sont caractérisées par un port dressé et une taille élevée qui permet aux feuilles et aux fleurs d'émerger largement au-dessus de l'eau comme le roseau, massette, rubanier simple ou dressé, iris, carex ,etc... Dans la plupart des cas ces plantes sont épuratives. Ce sont des végétaux destinés à assainir et purifier l’eau. Elles ont la capacité de fixer les métaux lourds et d’absorber l'azote, le phosphate (à l’origine de la prolifération des algues), l’ammonium et le nitrate contenus dans l’eau
Exemples de plantes épuratives : phragmites (roseaux filtrants), carex, élodées, myriophiles…
Les hygrophytes: Elles se développent sur un sol humide ou gorgé d'eau mais pas inondé. Elles sont souvent exploitées par les agriculteurs sous forme de prairies pâturées ou fauchées.
Le colmatage minéral fait référence aux phénomènes de dépôt et d’infiltration des sédiments fins minéraux au sein du lit du cours d'eau, ce qui provoque un remplissage des interstices du substrat et conduit à une altération de ses fonctions. Les conséquences biologiques les plus connues de ce type de colmatage sont la réduction des habitats qui conduisent à la réduction des effectifs piscicoles et la réduction de la survie des oeufs des lithophiles (poissons dépendant des fonds pierreux). La faune piscicole est également affectée par l’intermédiaire des peuplements d’algues et d’invertébrés qui constituent pour celle-ci des ressources trophiques importantes (chaîne alimentaire) Chez les macroinvertébrés, le substrat est indispensable à l’accomplissement de nombreuses fonctions biologiques telles que la reproduction, le développement des oeufs et l’alimentation, Il influence leur répartition spatiale au niveau local et la structure et la productivité du peuplement au niveau du cours d’eau. Ces nombreuses interactions avec le substrat rendent les macroinvertébrés particulièrement sensibles au colmatage. En sachant que l'organisation et la propriété du substrat influences la répartition des particules constituant le lit du cours d’eau. Celle-ci est contrôlée par l’écoulement, qui produit ainsi une mosaïque de substrats très diversifiée. On distingue fondamentalement les substrats fins relativement fluides en raison d’une forte teneur en eau, des substrats grossiers plus rigides.
La frayère, un milieu privilégié pour la vie aquatique
La frayère, un milieu privilégié pour la vie aquatique. Elle constitue l'une des premières étapes de l'aménagement de la zone et a pour objectif la reproduction naturelle des poissons. Cette étendue d'eau peu profonde est utile à la faune piscicole et constitue également un lieu de vie pour bon nombre d'espèces animales et végétales.
Un fonctionnement particulier ?
La frayère, un milieu privilégié pour la vie aquatique. Pour remplir son rôle, la frayère doit présenter plusieurs caractéristiques : une exposition importante au soleil, un faible niveau d'eau, la présence de nombreuses plantes aquatiques.
Le saviez-vous? L'éclosion des oeufs se compte en degrés-jours. Par exemple, les oeufs de brochet on besoin de 120 degrés jours (c'est à dire 12 jours à 10 degrés ou 24 jours dans une eau à 5 degré) pour éclore après leur ponte qui a lieu en février/mars. On comprend donc l'importance de l'éclairement et de la faible hauteur d'eau. Une lame d'eau faible se réchauffe plus vite qu'une hauteur d'eau importante.
Les prairies inondables situées le long des cours d'eau et sur lesquelles l'eau reste un certains temps constituent d'excellentes frayères.
Ce dossier n'a aucune prétention scientifique, nous espérons qu'il aura satisfait au moins en partie votre curiosité. L'association reste à votre écoute pour toute observation ou complément d'information.
Source d'informations :
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2. Tout ou partie des définitions proviennent du site Pêche82, toute la pêche en Tarn & Garonne. Elles sont reprises à but informatif. Vous pouvez retrouver ces élément en navigant sur ce site.
3. Tout ou partie des définitions proviennent du site encyclopeche.com. Elles sont reprises à but informatif. Vous pouvez retrouver ces éléments en navigant sur ce site.